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« Volatilité de la volatilité… » | Lettre Orientations et Stratégie N°151

Le 10 novembre 2014 Expertises

« Orientations et Stratégie » est une publication mensuelle de La Française AM à destination de nos partenaires et clients. Rédigée par Gilles Mainard, responsable pôle gestion flexible de La Française AM et Michel Didier, Président du Conseil d’Orientation Stratégique de La Française AM, elle présente notre stratégie d’investissement, une analyse de la conjoncture et des perspectives économiques ainsi que nos convictions.

Regard sur les marchés        

Octobre 2014 n’a pas dérogé, loin s’en faut, à la tradition d’un mois historiquement stressé ! La première quinzaine a été marquée par un regain de volatilité, avec un point culminant  les 15 et 16 octobre, journées de krach dans des volumes particulièrement étoffés, suivie d’une phase d’accalmie et de rebond en fin de mois. Le bilan mensuel  boursier est  au final très contrasté d’une zone à l’autre, puisque les indices européens ne réussissent pas à retrouver leur niveau initial, alors qu’Etats-Unis et surtout Japon affichent des performances nettement positives.  Au cœur de la tourmente, mi-octobre, les rendements du Bund et du Bond s’affichaient à des points bas historiques de respectivement 0.72 % et 1.87 %, témoins de l’aversion au risque ambiante…

Bien sûr, ces nouveaux épisodes de doutes trouvent en partie leur origine dans la dégradation persistante des indicateurs économiques  de la zone euro et les révisions baissières de la croissance mondiale par le FMI… doutes confortés par la trajectoire des prix  du pétrole, revenus sur le niveau de juin 2012 ! Mais ce sont surtout les banques centrales  qui, une fois de plus, ont fait la pluie et le beau temps sur les marchés. Ainsi  les propos de M. Draghi, jugés flous, notamment sur le montant des achats d’actifs envisagés par la BCE ont servi de catalyseur à des allègements dans les portefeuilles en début de mois… alors qu’un peu plus tard, les déclarations de la BCE sur ses intentions d’achat d’obligations d’entreprises sur le marché secondaire pour élargir son programme d’achats d’actifs, revigoraient les bourses européennes et le segment des dettes privées  Investment Grade.

Côté US, la dernière publication du Beige Book fait état d’un rythme de croissance de l’économie américaine certes modéré mais stable, sans  tensions inflationnistes. La Fed a donc, comme attendu, annoncé la fin de son programme d'achats d'actifs ce mois-ci, et maintenu sa communication sur des taux d'intérêt proches de zéro pendant "une période de temps considérable". Le communiqué ajoute toutefois qu’une première hausse des taux "pourrait intervenir plus tôt qu'on ne l'anticipe", en fonction des progrès de l'inflation et de l'emploi. Force est de constater que la FED excelle dans son pilotage et sa communication, la sagesse des rendements gouvernementaux à 10 ans à 2.30 % en fin de mois et le maintien du S&P500 au-dessus de la barre des 2000 en attestent !

Il faut dire que la saison des résultats US en cours se révèle très satisfaisante avec en moyenne, une croissance de 3.8 % des CA, des résultats en hausse de 10 % et 80 % de surprises positives… En Europe si les bénéfices du 3e trimestre, publiés jusqu’alors, affichent une progression de +12 % par rapport au T3 2013 (DJ STOXX 600), les chiffres d’affaires, en recul de 2 %, témoignent toujours de l’atonie de la conjoncture.

Enfin, la Banque du Japon a annoncé une augmentation significative de son programme d’assouplissement quantitatif au dernier jour du mois, avec un bel effet de surprise. Les marchés actions nippons ont progressé de près de +8 % sur cette nouvelle, également soutenus par le renforcement de l’allocation en actions du Fonds de réserve japonais des régimes de retraites publiques, et le $/Yen a atteint un plus haut depuis janvier 2008 à 112.

L’élargissement des primes de risques, sur la première partie du mois, a été appréhendé comme une source d’opportunités et nous a conduits à remonter tactiquement notre exposition aux marchés d’actions. Nous avons effectué un mouvement inverse d’allègement en toute fin de mois. In fine, le budget de risque  des portefeuilles est  quasi-étal entre fin septembre et fin octobre mais ceci masque de forts mouvements à l’intérieur de la période.

Orientations et Stratégie - N°151

Format : PDF
Poids : 1.27 MB
Date : 06/11/2014

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