<- Retour

« Vendanges tardives… » | Lettre Orientations et Stratégie N°150

Le 09 octobre 2014 Expertises

« Orientations et Stratégie » est une publication mensuelle de La Française AM à destination de nos partenaires et clients. Rédigée par Gilles Mainard, responsable pôle gestion flexible de La Française AM et Michel Didier, Président du Conseil d’Orientation Stratégique de La Française AM, elle présente notre stratégie d’investissement, une analyse de la conjoncture et des perspectives économiques ainsi que nos convictions.

Regard sur les marchés

Septembre se termine sur une image contrastée de l’évolution des marchés, avec des parcours boursiers à nouveau très disparates, et un regain de tension sur les taux.

Outre Atlantique, en dépit d’indicateurs économiques en amélioration, le S&P 500 bute sur les 2 000 points d’indice, les taux longs reprennent 20 bp de taux et le compartiment High Yield fait l’objet d’importants flux sortants (-2,2 % sur le mois).
Les marchés d’actions européens, tout comme les dettes d’Etats core ou périphériques zone euro, affichent sur le mois une meilleure performance que celle des titres américains, qui tient essentiellement aux stimuli additionnels de la Banque
Centrale Européenne. L’euro atteint ainsi un plus bas de 2 ans en cours de mois à 1,2580 contre le dollar US, ce qui constitue, à terme, une nouvelle positive pour les bénéfices des entreprises de la zone.

La plupart des devises développées se sont d’ailleurs dépréciées contre le dollar, toujours porté par l’anticipation d’une remontée des taux directeurs de la Fed. Les devises émergentes souffrent également contre le dollar US (-2,70 % sur un panier de devises) et les marchés de dettes (-2 % en $) et d’actions émergentes (-4,5 % en devises locales) ont été très affectés.

Seuls les indices actions japonais restent totalement immunes et caracolent en tête du hit-parade des performances mensuelles à près de +5 % avec un Yen à un plus bas sur 7 ans !

La différence de tempo des politiques monétaires entre les différentes zones apparaît très clairement comme le principal facteur explicatif de ces évolutions si diverses. La Fed a maintenu son discours accommodant, même si certaines projections ont fait état d’un rythme accéléré du cycle de hausse des taux, dès lors que les conditions économiques seront réunies. Prenant les investisseurs par surprise, la BCE a abaissé de son côté de 10 bp ses taux directeurs (taux REFI ramené à 0,05 %), en début de mois. Elle a parallèlement annoncé son intention d’acheter des actifs du secteur privé non-financier (ABS) et des obligations bancaires sécurisées (covered bonds), selon des modalités précisées en octobre. En outre, le recours à de nouveaux instruments non-conventionnels et un programme massif d’achats d’actifs ont été discutés. Mario Draghi a martelé que la BCE maintiendra une politique monétaire accommodante pendant une "période relativement longue" et qu’elle est unanime pour utiliser tous les instruments à sa disposition dans le cadre de son mandat.
Face à des indicateurs économiques dégradés en termes d’activité et d’inflation, la pression s’accentue sur la BCE pour adopter un "QE" très large, mais les résultats de l’opération de TLTRO mi-septembre auprès des banques, ont, pour leur part, été jugés décevants, Enfin en Chine, face à une série de statistiques économiques moroses, la Banque Centrale Chinoise a réagi en injectant environ 81 Mds de dollars US dans le système bancaire via les 5 plus grandes banques du pays.

Mais de toute évidence ces perfusions monétaires ne suffisent plus à entretenir une dynamique positive des marchés. On observe tout au long du dernier mois, une remontée graduelle de la volatilité sur la plupart des classes d’actifs, sur fond de spéculations sur le timing de remontée des taux d’intérêt de la Fed, d’abord alimentée par les incertitudes sur l’évolution du conflit russo-ukrainien et les craintes sur le referendum écossais, puis exacerbée par les doutes quant à la réelle capacité de la BCE à passer de la parole aux actes face à la dégradation patente de la conjoncture européenne [...]. 

Baromètre de nos allocations à travers notre fonds* diversifié de Gestion Flexible

Vendanges tardives…

Nous avons profité des disparités géographiques des performances boursières et de la bonne tenue relative des marchés d’actions européens, pour à la fois abaisser significativement notre exposition à la classe d’actifs et revoir nos pondérations par zones.
Ce mouvement de prises de bénéfices nous a conduits à réduire le delta actions global de 60 à 45% en fin de période, conformément à notre stratégie de prises de bénéfices tactiques systématiques, mise en œuvre depuis le début de l’année.
Nous avons par ailleurs renforcé notre poche obligataire, et réduit notre position short sur les taux US, contribuant ainsi à abaisser notre risque global. Mesuré par la volatilité ex-ante, il ressort fin septembre à moins de 6%, niveau historiquement bas.

Orientations et Stratégie - N°150

Format : PDF
Poids : 131 KB
Date : 06/10/2014

Télécharger

*LFP Patrimoine Flexible